Chaque année, l’association ACMOM recueille, soigne et réhabilite une vingtaine de jeunes phoques gris. Ces animaux sont pris en charge par le centre de soins situé à Océanopolis et mis à la disposition de l’association.
Si les observations d’animaux en mer ou sur le littoral après réhabilitation renseignent sur les lieux qu’ils fréquentent, elles ne permettent pas de faire un suivi sur plusieurs semaines de ces animaux dans leur environnement.
Pour obtenir une analyse plus précise et détaillée des déplacements et des comportements quotidiens des jeunes phoques gris, la solution est de les équiper de balises Argos.
Les lieux de signalement des phoques gris réhabilités par le centre de soins sont pour la plupart situés en Bretagne, avec parfois quelques observations outre-Manche, en particulier en Cornouaille, dans le Devon, au Pays de Galles et même en Irlande.
Déjà réalisé en 1997, ce dispositif avait permis de suivre quatre phoques gris pendant quelques semaines. Le premier individu s’était déplacé en Irlande et le second dans le sud de l’Angleterre. Le troisième avait effectué un déplacement dans le Devon avant de revenir en Iroise quand sa balise a cessé de fonctionner assez rapidement. Le quatrième s’était rendu dans le sud de l’Angleterre et autour de l’île de White.
- Dans les années 90, les colonies de phoques gris de Bretagne (Archipel de Molène et Archipel des Sept Îles) ne comptaient que quelques dizaines d’individus, avec moins d’une dizaine de naissances par an.
- Aujourd’hui, les colonies bretonnes de phoques gris totalisent quelques centaines d’animaux et le nombre de naissances a considérablement augmenté pour atteindre une cinquantaine de blanchons par an.
En 2024, ACMOM a équipé 4 phoques gris du centre de soins de balises GPS/GSM du Sea Mammal Research Unit (SMRU) de l’Université de St Andrews en Ecosse, le plus grand laboratoire européen travaillant sur les mammifères marins.
Ces balises ont permis de collecter des données sur les déplacements, les sites fréquentés, la profondeur des plongées et les rythmes d’activité (repos, chasse, etc.).
Le programme a reçu le soutien de l’OFB, de la Fondation Nature et Découverte, du Magasin Nature et Découverte de Brest, de la Biocoop Biogastel et d’un collège de Quimper dans le cadre d’un projet collectif.
Une partie de ces données est en cours de traitement. Une analyse complète est prévue en 2025 et fera l’objet d’un stage universitaire.